Deux choses me remplissent d'horreur : le bourreau en moi et la hache au-dessus de moi [PV: Shinra]

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[ Deux semaines après l'arrivée d'Izaya ]
(rouge: Shoda
Bleu: Dosan)

Aujourd'hui était aujourd'hui et demain sera demain. Dosan ne comptait plus les jours désormais, encore un effet négatif qui s'ajoutait par le pouvoir destructeur du temps. Le temps...quel pouvoir immense, sans doute le plus grand qu'il puisse exister au monde, celui qui le détient pourrait donner tout le mal qu'il souhaiterait puisque le temps apporte par dessus tout le mal. Il apporte tout d'abord le regret du passé, un regret assez étrange et anormal puisque finalement le passé d'un Homme n'est pas toujours aussi bien que son propre présent. Mais bon, s'il aime se faire souffrir de faux souvenirs, c'est son choix. Voilà ce dont à quoi Dosan pensait, lui, il ne regrettait rien, il n'avait rien a regretté puisqu'il était enchaîné à Shoda depuis toujours. Rien n'avait changé, même eux n'avaient pas changé, leur relation n'avait pas changé...rien...absolument rien. Puis ensuite il pensa un peu plus en profondeur encore, le temps n'apportait que la perte du bonheur que ce soit avec une personne ou quelque chose en nous que nous possédons, la curiosité par exemple de découvrir le monde. Et enfin, ce temps apportait des dégradations mentales, Dosan fondait comme un glaçon jusqu'à devenir une petite goutte sans importance que personne ne remarquera, enfin, si ce n'était pas déjà le cas.

Tout en lisant alors un simple magasine sur tout et rien a priori, il n'était pas intéressant comme cela si Shoda lui piquait des mains, comme il le faisait toujours, il n'aurait pas le plaisir habituel de le couper d'une lecture passionnante puisque celle-ci l'ennuyait. Voilà à quel genre de "distraction" Dosan devait se plier...il se détestait vraiment quand il avait la rage, la colère, les mots et que rien ne sortait de sa bouche. La seule chose qui le rendait heureux pour le moment, c'était de réfléchir aux effets du temps, un sujet si intéressant même s'il devait construire sa pensée lui-même. Et Shoda faisait comme-ci sa main collé à un autre n'existait pas du tout, il se demandait souvent ce que son frère siamois pouvait bien penser, qui il était au fond. Dosan ne connaissait même pas son frère qui pourtant passé sa vie collé à lui mais il ne partageait jamais ses états d'âme, il ne le voyait jamais avec un air triste, il semblait de pas connaître l'ennui.

Pendant cette longue réflexion, Shoda s'arrêta à un endroit assez proche du lycée, cela faisait longtemps qu'ils marchaient et il devait être fatigué, en effet, il poussa un profond soupir et s'assit sur un banc. Enfin le jeune homme s'avachit en poussant un grand "aaaahhhhh" sans gêne, ce qui ne manqua pas d'attirer les regards. Celui-ci s'était acheté un pack de bière avant de s'installer à cet endroit, il en sortit alors une puis se mit à boire comme s'il était sur un petit nuage de bonheur où les problèmes n'existaient pas. Et là encore Shoda n'avait qu'une envie, c'était de semer la zizanie partout où il passe. Un passant semblait être assez proche du banc alors il fit exprès de lui jeter de la bière au niveau des vêtements afin d'attirer l'attention mais surtout parce qu'il avait beaucoup trop bu, selon Dosan il s'était enchaîné six bières...quel idiot...

- Eh ben alors m'sieur ! Faites attention où vous allez !

Dosan tint la main de son frère et s'excusa à l'Homme de la conduite de Shodz qui était totalement immature puis il lui tendit un mouchoir.

- Sa va aller, vous occupez pas de lui, c'est un idiot...

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Flânant dans les rues d'Ikebukuro, caméra en main, je clop-clopais tranquillement. J'avais, comme à mon habitude, ma blouse blanche (mais cette fois ouverte), ma mallette, et mes lunettes sur le nez. Je passais près du lycée raira tranquillement, me promenais, allait où bon me semblait... À un moment, j'appuya sur le petit bouton rouge de la caméra pour stopper l'enregistrement, puis la rangea dans ma mallette. L'instant suivant, j'entendis comme un hennissement lointain. "Ah, sûrement Celty...", des mots qui battent comme un petit cœur, avant de flotter au rythme du vent. Après cet instant d'émotion, les petites roseurs de mes joues disparurent, et je me remis à marcher. Mais mon élan fut soudainement brisé par un ... "Splatch!!!"
... "Splatch" ?! Je baissa alors la tête, pour m'apercevoir que ma chemise était trempée au milieu, avec une odeur familière qui s'en dégageait. De... l'alcool ?
Une voix inconnue surgit alors :
- Eh ben alors m'sieur ! Faites attention où vous allez !
Je releva alors la tête pour chercher la source de ces paroles.C'était un jeune homme, assis nonchalamment sur un banc, avec un autre garçon à peu près du même âge à ses côtés. Le premier, rouge jusqu'aux oreilles, le regard vide, une bière à la main, détenait toutes les caractéristiques de l'homme ivre. Ivresse sur la voie publique, ben tiens... Cependant l'autre garçon, assis à ses côtés, était d'un tout autre tempérament. Il prit la main de son ami, sortit un mouchoir et me le tendit. Il semblait confus, et prononça ces mots :
- Sa va aller, vous occupez pas de lui, c'est un idiot...
Je repris mes esprits, toussa un petit coup comme quelqu'un qui se chauffe la voix avant de prononcer un très long discours, puis prépara mentalement mes paroles afin d'agir en parfait gentleman.
- Ah, merci beaucoup. ça ne fait rien, mais vous devriez faire attention. Si un adulte du lycée ou un policier voit votre ami, il sera arrêté pour "ivresse sur la voie publique"...
Tout en continuant de m'essuyer avec le mouchoir, je regarda un peu les deux jeunes hommes. Deux nouveaux spécimens assez intrigants, deux amis qui sont comme le jour et la nuit. Mais un élément m'intrigua au plus au point : je remarqua, en observant les deux garçons, qu'ils étaient main dans la main. Homosexuels ? Amis très intimes ? Ou... Puis mes yeux ronds d'étonnement s'illuminèrent à une découverte bien plus grande : ils n'étaient pas main dans la main, ils avaient tout bonnement une main en commun ! Ils partageaient la même main, des siamois en somme.
Avec une vivacité étonnante dans la voix, je m'exclama :
- C'est... ça aloors vous avez une main en commun ! Comme c'est intéressant !! J'ai déjà vu des choses de ce genre mais une aussi parfaite... C'est la première fois dans ma carrière que j'en vois une pareille !
Puis dans ma tête, surgit un petit "Tilt". Je m'excusa gentiment pour m'être emporté de cette façon, et expliqua cet entrain par mon métier : médecin.

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- Ah, merci beaucoup. ça ne fait rien, mais vous
devriez faire attention. Si un adulte du lycée ou un policier voit votre
ami, il sera arrêté pour "ivresse sur la voie publique"...

Dosan voyait le tableaux d'ici, encore là comme une petite marionnette à subir les âneries de son frère pour ne pas changer. Évidement, il faut préserver les bonnes habitudes, celui-ci se mit à soupirer rien qu'en y pensant. Il ne préféra rien répondre et resta un moment très silencieux perdu dans un autre monde encore une fois, tout son monde était détruit et sombre alors le personnage ne pouvait que être exactement pareil. Quelle vie désastreuse, pas assez de plaisir de la vie amène au pire mais avoir trop le plaisir du goût, des risques revient aux mêmes conséquences. C'était comme s'ils étaient deux extrêmes. Pourtant le jeune homme pourrait essayer de faire quelque chose, son frère le menaçait pas non plus avec un couteau ! Cependant Dosan n'avait seulement pas la personnalité pour cela. Restant alors muet, Shoda entrouvrit alors la bouche légèrement afin d'en sortir des mots mais il fut coupé par le type qu'il avait arrosé de sa bière, d'ailleurs pour le coup, il avait été bien trop sympathique puisqu'il était resté très zen, Dosan ne percevait pas la moindre onde de colère l'envahir, c'était assez étonnant. Shoda s'en sortait bien...

- C'est... ça aloors vous avez une main en commun !
Comme c'est intéressant !! J'ai déjà vu des choses de ce genre mais une
aussi parfaite... C'est la première fois dans ma carrière que j'en vois
une pareille !

Avant de prononcer ces mots, celui-ci avait porté son regard vers la main maudite, cette main qui était la cause de la vie merdique que Dosan menait, sans vivre de sa passion, de ses envies et ne jamais rien dire comme une petite victime, c'était pire que honteux mais qu'est ce qu'il pouvait détester cette main que ni l'un ni l'autre pouvaient contrôler. C'était un peu comme un rappel tous les jours de la vie triste qu'il menait auprès d'un taré qui veut s'éclater en faisant n'importe quoi, cette main était un objet, une corde....Shoda se réjouissait qu'on s'intéresse à cette chose moche, laide. Il porta alors son autre bras à l'épaule de cet homme pour l'approcher de lui comme s'il était son ami et dit le sourire aux lèvres:

- Déjà des flics j'en ai rien à foutre, les règles par ci, pas là, c'est vraiment ennuyeux. Regardez la tête de désespéré de mon frère en suivant des règles tout le temps, ouhh le petit conditionné...Cette main j'avouuu c'est trop bizarre ! On peut même pas la faire bouger, si j'ai du fric en échange, je te laisse faire tout ce que tu veux avec !

Dosan ne revenait pas de ce qu'il venait de dire vers la fin, ils n'étaient pas des phénomènes de foire non plus !!!!..Et encore moins des expériences ! Celui-ci sentit la colère lui monter jusqu'en haut de la gorge notamment lorsque Shoda se donnait en spectacle comme ça devant des inconnus. Qu'est ce qu'ils allaient faire cette fois ? Le jeune homme se disait souvent qu'il mourra sans doute de manière inattendu avec son frère fusillé par un malade un jour...

- Tu es complètement malade, je refuse qu'on y touche ! On ne sait pas ce que ça peut provoquer et c'est qu'une main stup...

- Rooo...tais toi ! N'écoutez pas la voie de la raison...enfin ce nul...Alors votre réponse ?

Dosan avait vraiment envi de frapper son frère mais il décida de préserver sa rage au plus profond de lui laissant la conversation se dérouler. Celui-ci baissa plutôt la tête pour penser à autre chose...

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Lorsque j'eus parlé de la main mystérieuse des deux jeunes hommes, le plus effacé, celui qui m'avait offert le mouchoir, couvrit soudainement son visage d'un voile de tristesse, de souffrance... Mais je n'eus le temps de lâcher un petit "ah...!", celui qui rassemble tout l'air possible afin de commencer à parler. C'était un petit bruit à l'air confus et gêné, qui résumait mes futures excuses. Mais je n'eus pas le temps de m'exprimer, car le deuxième garçon, l'ivre, me coupa net dans mon élan : après m'avoir tiré vers lui par l'épaule, il dit :
- Déjà des flics j'en ai rien à foutre, les règles
par ci, pas là, c'est vraiment ennuyeux. Regardez la tête de désespéré
de mon frère en suivant des règles tout le temps, ouhh le petit
conditionné...Cette main j'avouuu c'est trop bizarre ! On peut même pas
la faire bouger, si j'ai du fric en échange, je te laisse faire tout ce
que tu veux avec !
Cependant, avant même que j'aie eu le temps de répondre, le jeune frère, qui avait été jusque là très secret, se fâche contre son frère :
- Tu es complètement malade, je refuse qu'on y touche ! On ne sait pas ce que ça peut provoquer et c'est qu'une main stup...
- Rooo...tais toi ! N'écoutez pas la voie de la raison...enfin ce nul...Alors votre réponse ?
Après ces paroles, je poussa un minuscule soupir tranquille, tout en souriant tranquillement, puis je lui répondit :
- ça mon grand je m'en doutais un peu, mais on est jamais trop prudent, ça serait bête de finir en prison pour ça... Et crois-moi je ne suis pas de ceux qui les respectent toujours... Comme tu as dû le remarquer je suis médecin, mais médecin clandestin. Au service souvent des mafieux, criminels, membres de gangs, etc... Et pour la main, scientifiquement parlant ça serait très intéressant oui c'est vrai...
Je m'approcha alors de son frère, le gentil garçon au mouchoir, m'accroupis pour que mon visage atteigne la même hauteur que le sien, et en souriant je lui dis :
- Et toi, qu'est-ce que tu en penses ? Sinon, étudiant cette main, je pourrais peut-être chercher des solutions pour la séparer peut-être... Mais cette décision vous revient à tous les deux.

Décidément, Ikebukuro est vraiment le quartier de Tokyo aux milles mystères... Et cette nouvelle rencontre comblait un peu de ma soif de découvertes.

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- ça mon grand je m'en doutais un peu, mais on est
jamais trop prudent, ça serait bête de finir en prison pour ça... Et
crois-moi je ne suis pas de ceux qui les respectent toujours... Comme tu
as dû le remarquer je suis médecin, mais médecin clandestin. Au service
souvent des mafieux, criminels, membres de gangs, etc... Et pour la
main, scientifiquement parlant ça serait très intéressant oui c'est
vrai...

Shoda était excité comme une puce à l'idée d'être "une chose" qu'on pourrait diagnostiquer sans aucun problème, vraiment ce qu'il pouvait être d'une naïveté profonde, comment on pouvait vivre autant dans les "contes de fée" sans se rendre compte une seule fois de la réalité ? Ce n'était pas comme s'il n'y était jamais confronté car si on calculait le nombre de fois qu'il a failli se faire tirer une balle dans la tête, d'être exilé d'un pays ou encore de finir des années en prison avec une bande d'hommes pas très commodes, Shoda aurait pu se réveiller un minimum. Dosan sentait que cela finirait encore pire que mal, de plus, plus cet homme parlait, moins il avait envi de lui accorder la moindre confiance. Il restait toujours sur ses gardes quoi qu'il arrivait, il avait encore en plus de cela le culot d'avouer que c'était un médecin clandestin au service de bande de taret...Shoda ne changea guère d'expression, celui-ci préserva son air habituel, son petit air de nié enfermé dans son monde imaginaire, comme s'il se croyait dans un rêve:

- Oh ça la prison c'est pas grave, on y est habitué moi et mon tendre frangin ! Un médecin clandestin au service de mec trop cool ! Sérieux ! Oua ! Tu as trop la classe toi, je t'aime bien. Allez je vous l'ai dit, je vous laisse ma main en toute confiance, parce que maintenant c'est MA main...

Shoda fit un large sourire pendant que Dosan soupirait encore et encore. Il sortit une petite balle en plastique de sa poche afin de la malaxer un maximum dans le but de se calmer, il sentait la rage monter de plus en plus. Puis soudainement, cet inconnu s'accroupit à la taille de son visage qui était caché dans l'ombre afin de ne rien laisser paraître, il écouta alors attentivement ce qu'il avait à lui dire, celui-ci ne semblait pas se laisser convaincre totalement par son frère, il désirait aussi son propre accord. Dosan le regarda qu'un bref instant et tourna la tête sur le côté tout simplement parce qu'il n'avait pas les mots pour exprimer quoi que ce soit. A vrai dire, il ne savait pas, son frère était sa seule présence, sans son frère il n'avait que la solitude, l'un ou l'autre, sa vie serait la même mais cette main...si elle était si normal, on l'aurait coupé dès la naissance, ça tue personne de ne pas avoir de main. Si elle n'a jamais été séparé, c'était qu'il y avait une raison. Dosan répondit alors:

- Si cette main était une simple anomalie, on l'aurait séparé dès notre naissance, or ce n'est pas le cas, alors ça signifie qu'elle a quelque chose qui cloche, conclusion...personne n'y touche et encore moins un médecin clandestin...je refu...

Shoda lui mit la main sur la bouche, ce qu'il pouvait être ennuyeux et monotone ! Il était bien trop sérieux, il prenait tout aux sérieux, la vie pour Dosan était une suite de règle toute bien faite à suivre, un peu de liberté bon sang ! Shoda avait le goût de l'aventure, du risque, alors il fallait laisser cet homme essayer quelque chose, lui avait bien envi d'être séparé de ce boulet...

- L'écoutez pas sérieusement ! Il dit non à tout si je l'écoutais ma vie serait ennuyeuse à mourir...bref si tu peux nous arranger ça, alors GO !

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Le jeune homme au tempérament de feu, celui qui m'avait renversé de la bière dessus, m'écoutait attentivement. Plus j'utilisais le champ lexical de l'illégal et de l'interdit, plus sa pupille se dilatait. Il semblait intéressé et content, en m'écoutant parler.
Je pensais lui rabattre un peu le caquet en l'intimidant de cette façon, mais il était plus têtu et plus courageux que je le pensais, ou alors totalement inconscient. Je pris alors conscience que cette tentative d'intimidation était vaine. Il ajouta après :
- Oh ça la prison c'est pas grave, on y est habitué
moi et mon tendre frangin ! Un médecin clandestin au service de mec trop
cool ! Sérieux ! Oua ! Tu as trop la classe toi, je t'aime bien. Allez
je vous l'ai dit, je vous laisse ma main en toute confiance, parce que
maintenant c'est MA main...

Un peu surpris pas ses derniers mots, je lui répondis tout de même naturellement :
- Merci bien.

Je remarqua que après mes dires sur mon travail, le deuxième frère, le timide et poli, celui qui m'avait gentiment prêté son mouchoir auparavant semblait se détacher de notre conversation, encore plus qu'avant, encore plus fort. Il semblait nourrir une certaine méfiance à mon égard. Plus le temps passait et plus il soupirait. Mais il sembla me porter un peu d'attention au moment où je m'accroupis devant lui pour lui parler. Il était comme bloqué et mis du temps à répondre.
Il tourna timidement la tête. Et au final, il me répondit :
- Si cette main était une simple anomalie, on l'aurait
séparé dès notre naissance, or ce n'est pas le cas, alors ça signifie
qu'elle a quelque chose qui cloche, conclusion...personne n'y touche et
encore moins un médecin clandestin...je refu...

Mais à peine il eut le temps de terminer sa phrase qu'une main couvrit sa bouche, empoignant ses délicates petites joues. C'était bien sûr son frère, qui l'interrompit et parla à sa place :
- L'écoutez pas sérieusement ! Il dit non à tout si je
l'écoutais ma vie serait ennuyeuse à mourir...bref si tu peux nous
arranger ça, alors GO !

Il semblait motivé et enjoué. Je devinais sans peine la relation que les deux frères entretenaient. Que cela devait être dur de partager sa vie avec quelqu'un d'indésirable, que l'on ne comprend pas... Le frère timide devait se sentir seul tous les jours, écrasé... Il négligeait sa vie de cette façon, il ne pouvait rien faire avec son frère attaché à lui. Et ces faits me donnèrent de plus en plus envie de les séparer (physiquement évidemment).
Avec une sacrée vivacité dans la voix, je dis alors, un grand sourire amical au lèvres :
- D'accord alors. Nous verrons tout cela, avant allons chez moi, toutes mes affaires et mes archives y sont. Nous déciderons après de la suite. Suivez-moi.

On se mit alors en marche. Une fois arrivés, j'invitai mes deux invités à s'asseoir sur mon canapé blanc du salon, en attendant que je prenne quelques ustensiles.
Je reviens environ huit minutes plus tard, avec une mallette et un petit plateau à thé. Sur ce dernier étaient disposés une petit bol à sucre en morceaux, des petites cuillères, et un bol avec une variété de petits biscuits natures, au chocolat, au fruits et d'autres saveurs divers. Je posa ma mallette à côté de la table, expliqua tranquillement la démarche que j'allais suivre concernant leur étrange main :
- Je vais d'abord faire un p'tit examen global pour étudier cette main. Ne craignez rien, je n'utiliserais aucun ustensile douloureux. Si vous avez d'autres infos concernant cette main, ou une remarque à faire, n'hésitez pas. Vous voulez à boire ? J'ai du café, de la tisane et du thé, des sodas et des jus de fruit.

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- D'accord alors. Nous verrons tout cela, avant
allons chez moi, toutes mes affaires et mes archives y sont. Nous
déciderons après de la suite. Suivez-moi.

Eu quoi ? Dosan avait sûrement raté un épisode ce n'était pas possible autrement. Que c'était-il passé à l'instant là ? Pourquoi ce médecin clandestin venait de dire cela ? Il devient davantage froid, davantage sombre comme s'il était sur le point de se transformer ou plutôt de faire une énorme crise de nerf, il faisait penser à un enfant sur le point de se rouler par terre en hurlant dans tous les sens et c'était limite ce qu'il avait envi de faire. Le jeune homme resta pourtant horriblement calme, d'un calme d'ailleurs presque anormal, en effet, Dosan n'avait qu'une seule et unique envie, c'était de frapper son frère siamois en plein visage de la force la plus grande qu'il n'aurait jamais ! Il ne désirait qu'une chose, lui donner une bonne leçon, le détruire, en faire de la pâté pour chat...Celui-ci en avait assez qu'on décidé à sa place, qu'on ne lui laisse jamais le choix et que tout ce qui se pose face à lui était au final imposé, il allait encore subir l'erreur de son frère, il paierait et tout irait à nouveau mal, encore plus mal.

Le jeune homme avait l'impression de se briser de l'intérieur sous le rire ricanant de son frère, sous son sourire pire que mauvais, ses mots qui n'avaient même pas le moindre sens pour lui-même. Ce n'était qu'un monstre et rien de plus ! Celui-ci se mordit alors très fortement la lèvre inférieur en y laissant une légère trace de sang pendant que Shoda le tirait de force tout fière de lui. Il respirait la bonne humeur et la joie, il avait l'air heureux de cette nouvelle rencontre et enfin, il tirait tellement fort que Dosan se résout à suivre sans rechigner, il avait bien trop mal. Il ne regardait pas vraiment où on l'emmenait, il avait juste envi de partir et d'être tranquille; Shoda chantonnait tout en suivant son nouvel "ami", a priori, ils étaient chez lui, dans sa maison. Dosan fut assis de force par son frère sur un canapé puis le médecin clandestin expliqua calmement:

- Je vais d'abord faire un p'tit examen global
pour étudier cette main. Ne craignez rien, je n'utiliserais aucun
ustensile douloureux. Si vous avez d'autres infos concernant cette main,
ou une remarque à faire, n'hésitez pas. Vous voulez à boire ? J'ai du
café, de la tisane et du thé, des sodas et des jus de fruit.

Dosan continuait de se mordre la lèvre inférieur tout en restant silencieux, il ne parlerait pas, il ne dirait rien, aucune collaboration, aucun effort, on l'avait forcé, personne n'avait le droit de lui faire cela, tout le monde devait laisser sa main, ne pas s'en préoccuper. Il ne demandait que la tranquillité, c'était sans doute dangereux, il savait qu'au fond qu'y toucher provoquerait des catastrophes car comme celui-ci l'avait dit, s'il n'y avait rien, elle aurait été coupé depuis longtemps pour les séparer comme n'importe qu'elle médecin aurait fait à la naissance de deux bébés collés, une main ce n'est pas vitale après tout ? Shoda restait enthousiaste et remarquant que Dosan préférait bouder, il collabora sans rechigner avec le médecin:

- Hey pas d'blem ! Je ne crains pas la douleur de toute façon, je suis un mec moi pas une femmelette ! Sinon je veux bien du jus de fruit, merci mec, ne t'occupes pas du boudeur.....Eh bien pour la main, on peut pas la bouger, impossible, puis quand il fait froid elle devient vraiment bleu bleu, mais quand on enfonce un truc genre une aiguille, bah ça nous fait mal à d'autre endroit du corps...Bref c'est top zarb quoi !

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